Episode 1.01 : Tout change

 Une vie paisible se trouve dérangée par un accident, comment réagira Guillermo?

L’homme baissa la tête et la balle s’écrasa avec un bruit sec sur le grillage, derrière.

-Et bien Guillermo, c’est quoi cette force nouvelle ?

-Tu crois que mes séances de musculation n’ont servies à rien ou quoi papa ?

Monsieur Coria souria. Son fils était son portrait craché au même âge. Il arborait alors un sourire fier et provocateur qui faisait son charme. De taille moyenne et de carrure déjà adulte, Guillermo, âgé de 17 ans était ce qu’on pourrait appellé un « mordu » de tennis. Le tennis, il le connaissait depuis sa naissance. Son père l’avait ammené sur un terrain dès qu’il avait vu le jour. Pas pour jouer, bien heureusement ! Non, pour observer la balle de tennis qu’il prennait dans ses petits doigts d’enfant, pour s’imprégner de l’atmosphère qui peut régner sur un terrain de tennis. A présent, Guillermo avait acquis une science du tennis impressionante. Revers, coup droit, service, volée, lift, slice, il connaissait tout, et le pratiquait à merveille. Un de ses points forts étant son coup droit, qui était d’une rapidité et d’une puissance surprenante, M.Coria venait d’en faire les frais.

-C’est finit pour aujourd’hui ! On rentre !

-Mais, je ne suis pas encore fatigué !

-Toi peut-être mais moi je n’en peux plus ! A présent c’est toi qui me fait courir !

L’ambiance père-fils était toujours sereine, pleine de gaieté. Le tennis les unissait. 

-Et puis…ta mère va encore me passer un savon ! Tu as vu l’heure !?

 

//Générique\\

 

-Wha !!

Guillermo s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Il était content, il s’était surpassé aujourd’hui ! Il pensa à cette semaine fabuleuse où il avait pu jouer au tennis tout le temps. Dans sa chambre, il se sentait bien, à l’abri. Ses murs étaient couverts de papiers peints couleur terre battue et plusieurs posters de joueurs de tennis étaient collés.

-Dring !!Dring !!

L’adolescent se releva d’un bond et prit le combiné :

-Allô ?

-Ah ! Guillermo ! C’est moi !

-Paulo ?

-Mais oui ! J’ai pas arrêter de t’appeler aujourd’hui mais je suis tombé sur ta mère…comme d’habitude !!

-Ben, j’étais au tennis…

-Sans blague ?!s’exclama ironiquement la voix, dit moi plutôt quand tu n’es pas au tennis ?

-Ok, ok t’énerves pas ! Tu veux quoi ?

-J’ai plus le droit de prendre de tes nouvelles, maintenant ?!

-Paulo, ne soit pas si susceptible !

De l’autre côté de l’appareil, le garçon ria :

-C’était juste pour te dire que Katharina organisait une fête pour son départ dans le sud, tu t’en souviens au moins ?

-Mince !fit Guillermo en se tapant la tête de sa paume gauche, j’ai carrément oublié !

-J’en étais sûr ! C’est pour ça que je t’ai appellé car tu sais bien que Katharina ne va pas être très contente !

-Oh, Paulo ! Tu sais bien que je ne l’aimes pas de la même façon qu’elle ! C’est ma meilleure amie, point final !

-Mais elle ne l’a pas bien compris on dirait car c’est moi qui suis obligé de réceptionner tous ces appels, toujours les mêmes d’ailleurs :’Guillermo viens, hein ? Que je suis contente ! J’ai hâte ! Embrasse le de ma part surtout !’

-Pffu !!!!!Je fais quoi moi ? De toutes façons elle part mais on se reverra, c’est pas trop grave si je viens pas !

-T’es pas sympa sur ce coup là, mec ! Tu vas pas encore jouer au tennis pendant ce temps ! Je pense qu’elle sera capable de venir te chercher !

-Bon, ok, je vais essayer de venir, c’est quand déjà ?

-Je le sens mal ! C’est mercredi prochain, et on reprend le lycée lundi, n’oublie pas cette fois !

-Ok, hasta luego !

-Hasta luego Guillermo!

 

//…\\

 

-On a une conférence Mercredi prochain! Tu viens avec nous Guillermo ?

L’adolescent fit la grimace :

-Oups ! Mais oui, je doit ABSOLUMENT aller à la fête de Katharina, sinon, je me fais tuer ! ajouta-il en mimant quelqu’un lui coupant la gorge.

-On ira donc SANS toi, vu que tu n’as pas l’air enchanté à l’idée de t’asseoir sur une chaise pendant trois heures et écouter un charmant monsieur t’endormir avec des discours à n’en plus finir !

Toute la petite famille ria devant la réplique de Madame Coria.

-Et vous pourrez m’emmener chez Katharina ? C’est sur le chemin !

-Voyons Guillermo, tu n’as pas honte ? Toi qui joue au tennis ! Si tu veux avoir un excellent jeu de jambes, tu n’as qu’à y aller en footing ou à vélo ! sermonna son père en souriant.

-Bon, j’ai compris j’irai en vélo car sinon je transpirerai comme un cochon et on va encore me sortir une réplique du genre « oh ! Guillermo ! tu as oublié qu’il faut te laver après avoir jouer tennis ? » Ca m’énerve : Tout ça parce qu’après avoir jouer, je rentre à pied et il faut toujours que je vois quelqu’un que je connais !!

-Mon chat, c’est pas grave, un jour, tu leur prouveras que tes entraînements n’ont été que favorables !

-Maman, arrête de m’appeler comme ça !

-Comment mon chat ?

-Comme CA !! Je ne suis pas un chat !

-Ta mère a raison, quand tu frappe dans la balle on dirait un vrai fauve !

-Je préfère fauve que chat à sa mémère !

M.Coria se leva :

-Bon, qui veut manger de bonnes crêpes ?

-Moi !!! Et si je suis un fauve j’ai besoin de bouchées doubles !

 

//…\\

 

Guillermo accéléra l’allure en pédalant encore plus vite. Il aimait sentir le vent le parcourir, il se sentait plus vivant, plus libre. On était mercredi et ses parents étaient partis pour la réunion de leur bâtiment quelques minutes plus tôt. Le jeune homme avait hésité quelques instants puis, il avait finalement décidé d’aller à la fête de Katharina. Il gara son v.t.t devant la petite maison de celle-ci, sans même mettre une chaîne pour le protéger. Dans ce petit village Argentin, Rufino, tout le monde se connaissait. Il sonna deux fois à l’interphone pour plus de précaution car il entendait la musique qui battait déjà son plein. Il n’eut pas à s’en faire car une jeune fille blonde, très mignonne et habillée d’une façon qui mettait ses formes en valeur : mini-jupe et décolleté plongeant lui ouvrit et se jeta d’ailleurs dans ses bras :

-Salut Katharina, heu, je peux entrer ?

-Bien sûr ! Tu es là pour ça, non ? dit la jeune fille d’un ton enjôleur.

-Ouais, je sais pas si je vais rester lontemps mais bon !

En achevant ces mots il prit les épaules de la fille et la décolla de lui. Une lueur de déception traversa les yeux de Katharina et elle fit signe à Guillermo de la suivre après avoir fermer la porte.

-Salut le fauve !

L’interpellé se retourna :

-Ah ! Paulo ! Dis donc, ce surnom me reste depuis pas mal de temps ou je me trompe ?

-C’est depuis que tu as terrassé cet imbécile de Juliano !

Guillermo hocha la tête et croisa le regard de Katharina qui lui adressa un magnifique sourire.

-Heu, Paulo, elle a pas un peu bu Kat’ ?

Paulo chercha la fille des yeux et reporta son attention sur Guillermo :

-Tu ne devines pas ?

-Ben, non !

-Elle joue ses dernières cartes !

-Ses dernières cartes ?! Mais je croyais avoir été clair…

-Les filles, quand elles sont accros, c’est mission impossible de les décrocher à part si tu lui raconte clairement qu’elle ne t’intéresse pas. 

-C’est pas ma faute, c’est vrai qu’elle est mimi mais je n’aime pas trop les blondes !

-Je vois pas pourquoi, moi, j’aime toutes les filles, mais c’est les filles qui ne m’aiment pas !

Guillermo rit et donna une tape amicale dans le dos de son ami qui manqua de s’étouffer avec les apéritifs qu’il venait d’avaler :

-T’as mangé du lion ou quoi ?

-Non, mais je suis en pleine forme !

-Ouais, mais tu viens de compromettre la mienne !

 

//…\\

 

La soirée se passait plutôt bien et Guillermo n’avait pas à se plaindre de l’ambiance, même s’il évitait soigneusement Katharina. Alors qu’il bavardait avec quelques garçons et filles de son âge, son portable se mit à vibrer. Il s’excusa et répondit :

-Oui ?

-Guillermo Coria ?

-Oui, c’est moi.

-Heu, je suis de la police, la situation est un peu compliquée… pourriez-vous me rejoindre au commissariat de la ville ?

-Excusez moi mais je ne comprend vraiment rien à ce que vous dîtes ! Je n’ai jamais eu de problèmes avec la loi !

-Ce n’est pas vous, ce sont vos parents, ils ont eut un accident…

Everythings changing when I turn around all out of my control I'm a mobile.

Guillermo eut un choc, il n’entendit plus ce que racontait, à l’autre bout du fil le policier, il n’entendit pas non plus Katharina crier quand il partit en fermant violemment la porte. Il enfourcha son vélo et, titubant presque se mit à pédaler, pédaler, sans prêter la moindre attention à ce qui se passait autour de lui, sans même écouter les klaxons des automobilistes qui s’énervaient, à leur volants tandis qu’il se faufilait en sens enverse, à travers le village. Il voulait juste voir ses parents.

Everythings changing when I turn around all out of my control I'm a mobile.

 

 

//…\\

 

 

I'm waking up to say I've tried
Instead of waking up to another TV GUIDE
It's time now to turn around
Turn and walk on this crazy ground oh oh oh....

C’est tellement bizarre d’apprendre la mort de personnes qu’on connaît, qui étaient proches de nous, tout d’abord, on croit à un cauchemar, on les a vues quelques heures auparavant, elles ne peuvent mourir ainsi ! Pourtant, c’est ce qui arrive. Voilà déjà deux semaines que les parents de Guillermo sont morts. Pour lui, son univers s’est écroulé à cause d’un camion avec à son bord un chauffeur ivre. Que pourrait-il faire seul à présent? L’enterrement avait eut lieu il y a une semaine et déjà, la famille de Guillermo se demandait qui allait le prendre en charge. Lui, il s’en fichait. Il s’en fichait complétement.

Hanging from the ceiling lifes a mobile spinning round
with mixed feelings crazy & wild ...
sometimes I wanna SCREAM OUT LOUD ....

//…\\

 

La décision avait été prise. Guillermo irait en France pour poursuivre ses études, en section « sports études », chez ses grands-parents maternels. La séparation de sa petite ville natale déchirait un peu plus son cœur d’adolescent. Il s’assit par terre, sur la terre battue et regarda longuement ce qui l’entourait. Le terrain, SON terrain. Il se revoyait encore jouant il y a à peine trois semaines avec son père. ‘Et bien Guillermo, c’est quoi cette force nouvelle ?’Il sentait des larmes lui montaient aux yeux mais il les essuya vivement d’un revers de main. Il avait compris ce qu’il ferait, il serait champion de tennis, comme son père l’aurait souhaité, oui, il serait le meilleur ! Et personne ne l’en empêcherait !

 

//…\\

 

« L’avion à destination de Paris va décoller dans dix minutes »

Les adieux. Guillermo jeta un coup d’œil à toute cette famille. Ces séparations ne l’affectaient pas plus que ça. Il aperçut Paulo et Katharina mais n’alla pas à leur rencontre et se dirigea vers l’avion. Sur la passerelle, il leva le bras droit et proclama :

-Quand je reviendrai, je serai le numéro un mondial !

say goodbye to all my friends
can't say when I'll be there again
It's time now to turn around
Turn my back on
EVERYTHING (turn my back on) everything....

 

//A suivre…\\

 

Mot de l’auteur : Voilà, voilà le premier épisode ! C’est en fait l’épisode pilote, je ne l’aime pas trop mais il est capital pour comprendre la suite !^^Alors maintenant, j’attends vos commentaires !

La chanson en blanc est « Mobile » d’Avril Lavigne.